T-34/76 EKRANAMI

T-34/76 EKRANAMI

 

 

En 1940, de folles rumeurs courent au sein de la Stavka (état-major des forces armées soviétiques) : le IIIE Reich serait sur le point d’assembler des panzers pourvus d’une protection épaisse de 100 mm, voir plus et armés d’une pièce dépassant les 75 mm. De fait, cette nouvelle génération deviendrait invulnérable aux canons de 57 mm et de 76,2 mm soviétiques. C’est dans ce contexte que la Rebochiy Krestyanskaya Krasnaya Armiya (RKKA ou armée rouge des travailleurs et des paysans) élabore une riposte à ce péril hypothétique, qui se traduit notamment par la mise au point du KV-1 Ekranami (blindage ou bouclier) et le T-34 n’échappe pas à cette formule.

Des modifications d’usine

Le T-34/76 voit donc sa protection renforcée. La Stalingradskiy Tracktornyy Zavod (STZ) , située à Stlingrad, assemble ainsi des modèles 1941 pourvus d’un blindage supplémentaire. Sur le pourtour de la tourelle et sur l’avant de la caisse sont soudées des plaques additionnelles semble –t-il épaisse de 30 mm. L’arc frontal atteint ainsi les 75 mm, ce qui met le blindé à l’abri de la majorité des armes antichars allemandes compte tenu de l’inclinaison du blindage. Toutefois, ces rajouts ont également quelques inconvénients. Ainsi, ils surchargent l’avant et sollicitent plus durement les premiers galets, accentuant leur usure, tout en déplaçant le centre de gravité de l’engin. Le T-34/76 Ekranami, appellation non officielle, tend alors à plonger trop rapidement lors des évolutions en tout-terrain quand le pilote négocie un obstacle. Finalement, ces modifications d’usine ne sont pas reprises par les autres centres de production, car elles allongent les délais de construction tout en augmentant le coût unitaire d’un T-34, ce qui va à l’encontre de l’assemblage de masse décidé par Moscou. Par ailleurs, ces rajouts n’ont pas la résistance d’un blindage d’un seul tenant, bien que l’utilisation d’acier de même composition, donc plus efficace, limite autant que faire se peut les problèmes liés à l’utilisation de composants différents, notamment au niveau des soudures. Pour autant, d’autres usines vont prendre l’initiative d’améliorer les engins qu’elles réparent.

 

Des improvisations

De manière générale, nombre de centres industriels n(hésitent pas à transformer les productions en Ekranami, à l’instar de la Zavod n° 27 de Leningrad . Cette dernière ne produit pas de char et se « contente »  de remettre en service des machines endommagées au combat. Lors de ces opérations, des plaques de blindage supplémentaire sont soudées sur le glacis et la tourelle. Aucune norme ne parait être appliquée, et l'épaisseur de ces rajouts varie entre 10  et 35 mm, ce qui met les équipages à l’abri des pièces de 5cm Pak 38 voire des 7,5cm Pak 40 lorsque les plaques atteignent 35 mm d’épaisseur. Néanmoins, comme dans les cas des modifications réalisées au sein des usines d’assemblage, l’alourdissement nuit aux performances du châssis. Par ailleurs ces plaques n’ont pas l’efficacité d’un blindage homogène, car elles peuvent se détacher sous les impacts, et cette protection supplémentaire affiche, là aussi, des défauts de résistance structurelle du fait de la qualité d’acier différente entre le blindage proprement dit et le plaques rajoutées.

 

 

Sources :

T-34 in action Squadron Signal Publication Armor n°20

TNT Tanks&Trucks  Hors-série n° 18 T-34 & Variantes