GMC CCKW 353 BOFOR 40 MM

Autocanon GMC CCKW 353 BOFOR 40 mm

 

22e FTA : composition

Le 22e FTA comprenait une batterie de commandement et 4 batteries de tir.

La batterie de commandement était articulée en une section de commandement, une section transmissions, une section ravitaillement, une section réparation, une section matériel et une section santé.

Chaque batterie de tir comprenait une section hors rang, deux sections de tir à 4 pièces et un groupe franc. 

Les autocanons de 40 mm sur G.M.C. du 22e Groupe Colonial de Forces Terrestres Antiaériennes

Le 16 septembre 1943, la 3e batterie d’artillerie coloniale de DCA légère, formation organique de DCA de la 2e Division française libre qui était venu du Tchad en protection de la colonne Leclerc sous le commandement du capitaine Lecole rejoignait Temara, à 14 km au sud e Rabat. Elle devait y constituer le noyau d’organisation et d’instruction du 22e Groupe Colonial de Forces Terrestres Antiaériennes.

Entre le 0 octobre et le 2 novembre, la nouvelle unité qui avait été placée sous l’autorité du chef d’escadron Lancrenon fit mouvement, par détachements successifs, pour aller s’installer au camp Cazes à Casablanca, sur la lande dominant le train d’aviation.

Les matériels et armements en dotation à l’époque étaient constitués de Jeeps, de Dodge ¾ t et 1,5 t, de camions Ford 3 tonnes ; quant aux pièces d’artillerie, elles comprenaient des 40 mm Bofors Mk1 et Mk2 tractés, et des autocanons de 40 mm sur châssis Chevrolet canadiens (type C.M.P.).

Entre le 17 et le 19 novembre, l’unité suivit sa première école à feu en compagnie du 25e Groupe colonial de FTA. L’entraînement s’effectuait sur une manche d’étoffe remorquée par un Léo 45 passant à 700 m d’altitude et de distance.

C’est à cette époque que l’étude de l’adaptation du canon de 400 sur châssis long  G.M.C. 6x6 de 2,5 t (CCKW 353) fut lancé. Cette idée était motivée par le fait que les nouveaux véhicules perçus étaient désormais des  G.M.C. .

Le 24 novembre, il fut procédé au déséquipement d’un G.M.C.(immatriculé 415920) et à son envoi dans une entreprise locale, la société de métallurgie Barbier, pour le montage d’un tube de 40 mm sur le véhicule. En décembre, l’engin commença ses premiers essais au champ de tir d’Aïn Diab. Les tirs furent effectués dans diverses configurations ; sur roues avec frein de roues posé et serré, sur vérins avec roues au sol et dégagées. 60 coups furent tirés au total. Le 13 décembre, les essais étaient poursuivis au champ de tir de Mediouna où 64 coups furent alors tirés.

Après que 154 coups eussent été tirés, l’engin fut entièrement examiné. Au démontage, aucun travail anormal ne fut décelé dans l’appareillage construit. Le 2 décembre, le chef d’escadron Lancrenon, accompagné du capitaine adjoint et du lieutenant Massiah, présentait l’autocanon G.M.C. au major Luchenbach, adviser (conseiller américain) de la division. Deux jours plus tard, ce furent des officiers de l’Us Ordnance Corps qui auront le loisir d’examiner le nouveau modèle d’autocanon. Fin décembre, des tirs complémentaires furent effectués à Alger, sur le champ de tir d’Hussein Dey, et à Guystville devant les autorités françaises et américaines.

Le 12 janvier 1944, le général Leyer décidait la transformation de 16 Bofors du groupe en autocanon. Dès le 17, les travaux d’adaptation portant sur 3 pièces étaient entamés à l’Etablissement Principal du Service du Matériel (EPSM) de Casblanca. A la mi-avril 44, 14 autocanons étaient alors en service, dont 8  à la 1e batterie et 6 à la 2e.

Le 26 avril, deux wagons de matériels arrivèrent en gare d’Oran en vue de permettre la transformation des 3e et 4e batteries. Le jour même, les travaux commencèrent à l’ EPSM d’Oran. Le 4 mai, les derniers autocanons quittaient l’EPSM et rejoignaient directement les aires d’embarquement pour le Grande-Bretagne. La 2e D.B.  ayant reçu l’ordre de quitter l’AFN pour intervenir sur le théâtre d’opérations européen. Arrivé en Angleterre, le 22e Groupe continua son entrainement tout le long des mois de juin et juillet.

Fin juillet, le Division embarqua pour la France. Elle arriva en fin d’après-midi du 31 de ce mois, devant les côtes de Normandie. Les bâtiments transportant la 2e D.B. mouillèrent devant Utah Beach. Le 1er août, le débarquement commença.

Dès son arrivée sur le continent, le Groupe reçut des missions de défense des itinéraires et des zones de stationnement de la Division. Les batteries s’installèrent en protection antiaérienne et antichar dans la région d’Alençon. Le 12 août, la 2e batterie tomba dans une embuscade dans la région de Colombier. Au cours de l’accrochage, le lieutenant Lévy fut tué. Le même jour, la 4e batterie était prise à partie par de éléments ennemies à Radon ; bilan, un mort et un disparu, le sous-lieutenant de Guillebon. Ces incidents conduisirent à la constitution de groupes de protection des batteries qui deviendront plus tard les groupes francs des FTA.

Le 13 août, la 1e batterie abattait un bombardier allemand opérant sur Alençon. Au cours de la marche sur Paris, les batteries qui avaient chacune été détachées près d’un groupe tactique, assurèrent la protection des itinéraires. Le 24 août, la 3e batterie qui accompagnait le 40eRANA, était accrochée à Jouy-en Josas ; au cours de cett engagement, trois autocanons furent détruits. Pour recompléter la dotation réglementaire, trois nouveaux G.M.C. transformés devaient rejoindre, le 29 septembre, la batterie qui les envoya à Vincennes pour achever les travaux d’adaptation.

Le 27 août 1944 à 7h, le groupe de protection de la batterie d’état-major entrait dans Paris. La 1e batterie était engagée à Saint-Mandré, à l’est de Paris. Au cours d’un combat avec l’équipage d’un semi-chenillé allemand réfugié dans un immeuble, le sous-lieutenant Karnowsky fut tué. Après la réduction des dernières résistances ennemies isolées, le Groupe s’installa en protection de la capitale. La 1e batterie prit en charge le quadrilatère Pont Neuf-Austerlitz-Nation-Bastille. Le 26 août, la 4e batterie disposa ses huit autocanons pace de la Concorde dans la haie des troupes formée pour la traversée de Paris libéré par le général De Gaulle. Le 8 septembre, la Division quittait Paris ; les batteries reprirent leur place dans les groupements tactiques, en protection des groupes d’artillerie. Le 13 septembre, la 4e Batterie était à Dompaire où, le 16, elle capturait trente prisonniers. La 2e Batterie qui, protégeait un pont sur la Moselle, à Nomexy-Châtel, et un pont sur la Meurthe à Menil-Flin, était violement bombardée par l’artillerie adverse ; mais l’activité aérienne restait nulle. Les groupes francs furent toutefois engagés fréquemment, souvent avec succès, comme à Azerailles (2eBatterie).

Après une longue période de stationnement, la progression repris fin octobre vers Baccarat, le 31 octobre, la 2e Batterie descendit un FW 190. Dans la région de Baccarat, six Messerschmitt Bf 109 furent également abattus dans les jours suivants. Le 23 novembre, les éléments de tête du 22eGroupe entraient dans Strasbourg en début d’après-midi. Aussitôt, l’unité pris position pour assurer la défense antiaérienne de la ville. Parallèlement, les groupes francs participèrent aux opérations de nettoyage. Le 31 décembre, 1944, le Groupe fut relevé par les FTA de la 1e FDL et alla participer aux côtés du 15e Corps américain aux opérations en Sarre. Le Groupe revint en Alsace pour participer à la réduction de la poche de Colmar. L’activité aérienne demeurait nulle, mais les groupes francs enregistrèrent des succès tangibles à Obersaasheim (2e Batterie) et à Neuf-Brisach (4e Batterie).

Au 1er mars 1945, le Groupe totalisait dix-sept appareils ennemis abattus et 6 endommagés. Un armement et un matériel importants, ainsi que 800 prisonniers, avaient été capturés. En raison de la supériorité numérique aérienne alliée, le 22e Groupe ne vit pas tous les avions qu’il aurait espérés, mais continua à assurer la protection de la Division pendant la campagne d’Allemagne. Revenue en France, le 22e Groupe colonial des F.T.A fut dissous le 31 mars 1946.

Source : Les autocanons de 40 mm sur G.M.C. du 22e Groupe Colonial de Forces terrestres Antiaériennes VMI n° 6 Jean-Michel Boniface