Neger

Torpille humaine « Neger »

lCe fut le premier type de torpille porteuse pilotée allemande conçue en 1943 par le laboratoire expérimental de torpilles de Kiel-Eckenförde, Les premières interventions eurent lieu devant Anzio, le 20 avril 1944, 30 unités devaient attaquer le nord de la tête de pont depuis Torre Vaianica. Ce fut un échec total, seulement 17 furent lancés, perdant leur chemin en route, le commandant de l'escadrille périt dès le début de l'opération d'une intoxication au CO2. 3 unités furent perdues, toutes les autres s'échouèrent et furent capturés. Malgré tout, les petites unités de combat (kleinkampfverbände) du K.Adm. Hellmuth Heye vont se lancer en juin à l’attaque de la flotte d’invasion alliée en baie de Seine pour tenter de faire leurs preuves. Le neger sera engagé contre la flotte alliée en Méditerranée. Cet engin avait un concept de construction des plus simple. Il s’agissait du couplage en hauteur de 2 torpilles à propulsion électrique G7 e. La charge militaire de la torpille supérieure était retirée et remplacée par un poste de pilotage succinct dans lequel prenait place un marin. Le tableau de bord est réduit au minimum : 1 manette pour le démarrage et l’arrêt, un manche à balai pour virer à bâbord ou à tribord et enfin un levier pour la mise à feu de la torpille. Le pilote était assis sous un dôme en Perspex, alimenté en air par un système Draeger, souvent à l'origine d'empoisonnements à l'oxyde de carbone. Ce dôme transparent permettait la navigation à vue en direction de l’objectif. Emprisonné dans ce dôme haut de 50 cm, le pilote avait une vue limitée sur l’horizon. Cet inconvénient majeur gênait considérablement la navigation et la recherche des proies potentielles. Il était impossible d’ouvrir le dôme en mer pour respirer un peu d’air frais ou pour mieux apercevoir la cible, le risque d’enfourner un paquet d’eau de mer et de chavirer était omniprésent. La torpille inférieure conservait ses capacités offensives. La technique d’attaque était elle aussi des plus simples. Le neger devait s’approcher de la cible, se mettre en position de combat, armer la torpille inférieure et ensuite de désengager de la zone d’action. L’engin n’avait pas de capacité de navigation sous-marine. Ne pouvant plonger, il était facilement repérable par les guetteurs et était extrêmement vulnérable aux attaques ennemies. De plus, en cas de détérioration du dôme transparent, le pilote avait très peu de chance d’échapper au naufrage de l’engin. Une fois son attaque menée, le pilote rejoignait sa base en utilisant la partie supérieure de l’engin. En cas de panne de batterie, il ne lui restait plus que la nage. Pourquoi neger ?, en fait ce nom est dérivé de l’identité de son constructeur Richard Mohr qui dirigeait le bureau d'ingénieurs Kleinkampfverbände qui peut être traduit par « maure ».

Caractéristiques
Poids : 2,7 t, Longueur : 8,0 m, Diamètre : 0,53 m, Armement : 1 torpille 53,3 cm (G7e) Motorisation : 1 moteur électrique alimenté par batterie, Puissance : 12 cv, Vitesse: 4,2 nœuds en surface
Autonomie : 18-20 milles. A trois noeuds, son autonomie est de 30 milles, Début de fabrication : 1943, Nombre d’exemplaire construit : environ 200

Caractéristiques de la torpille G7 e
Longueur : 7,2 m , Poids : 1,5 t , Année de construction : 1939, Charge militaire 300 kg héxanite, Distance franchissable de 5 à 7 km, Vitesse : 30 nœuds, Propulsion batterie acide/plomb,
Vitesse : max. 98 PS
Nota : les torpilles à propulsion électrique étaient équipées d’hélices contrarotatives. Leurs performances, vitesse et distance, nécessitaient néanmoins un maintien en température aux environs de +30 °C avant utilisation et d’une maintenance de charge électrique appliquée au moins une fois par semaine. Elles étaient sans conteste beaucoup plus fiables que les autres versions d’où leur utilisation plus intensive. Elles étaient connues aussi sous le nom de ETO.