Panzerkampfwagen KV-1E 753(r) (1)

Panzerkampfwagen KV-1E 753(r) KV-1 EKRANAMI


Avant le début du conflit, les services de renseignements russes font une mauvaise analyse des informations concernant les chars allemands et interprètent à tord une possible augmentation des calibres de canons des chars allemands. Les bureaux d’études planchent sur un nouveau projet de chars : le KV-3, sur une augmentation de l’épaisseur des blindages et sur une augmentation des calibres des canons en service allant jusqu'à 107 mm. Ces différents projets ne verront pas le jour à cause du déclenchement des hostilités. Il est à noter que ces " cafouillages " dus à l’incurie des responsables de projets entraîneront aussi des retards dans la livraison des blindés lourds aux différentes unités. Le KV-1 est une surprise pour les Allemands. Il n’en reste pas moins que malgré un blindage de caisse atteignant 75 mm et un blindage avant de tourelle de 90 mm, il reste vulnérable aux impacts de 88 mm. Pour les Russes, face aux pertes, il est donc nécessaire d’augmenter l’épaisseur du blindage des chars en service. Deux options se présentent,

  • Augmentation par soudure de plaques additionnelles de 20 mm sur la face avant et sur le devant du poste de pilotage. Cette plaque dépassant le haut de la caisse protège par la même occasion le chemin de roulement de tourelle. Le même traitement est appliqué aux flancs par soudure de plaque de 50 mm.
  • La deuxième solution pour contrer la puissance du Flak 36 de 88mm est d’appliquer par boulonnage des plaques de 20 à 30 mm sur la caisse et sur la tourelle. Cette opération de surblindage se fait soit directement en usine, soit lorsqu’un blindé endommagé retourne en atelier de réparation.

Un espace reste libre entre le blindage originel et la nouvelle plaque, ce qui apporte une protection supplémentaire face aux effets de certains types d’obus perforants. Tous les chars ne sont pas traités de la même façon et il existe des différences d’équipements. Certains blindés reçoivent un blindage complet tourelle et caisse, sur d’autres, le surblindage ne concerne que la tourelle. Souffrant de problèmes de transmissions, ce surblindage, qui fait monter le poids du KV-1 à environ 50 tonnes, aggrave les problèmes qui deviennent catastrophiques. Plus d’un char sera abandonné à l’ennemi pour cause de panne et non pas de destruction. Ce surpoids rend le KV-1 encore moins manœuvrable. Il a aussi un incidence sur le train de roulement, accélérant l’usure des galets avant qui ne résistent pas à l’effort engendré par les 50 tonnes. Une solution par adoption de roues moulées résoudra partiellement ce problème. N’ayant pas donné satisfaction, la production du KV-1 Ekranami cessera début août 1941. Cependant, un certain nombre de chars capturés intacts suite à un abandon pur et simple de son équipage ou relevé sur le champ de bataille après une simple panne intégreront les unités de chars de la PanzerWaffe. Entrant dans la famille des " beute ", ils seront engagés contre leurs anciens propriétaires.

 

sources TnT N° 6 KV-1 La mauvaise surprise de Staline de Bruno Collin