Canon de 75 modèle 1897

 Canon de 75 modèle 1897

 

Le 75 français, ou, selon la nomenclature officielle, le canon de 75 modèle 1897, entra dans la légende en passant pour l’arme qui avait donné la victoire aux Français, au cours de la Première Guerre mondiale. Ce canon avait même acquis sa réputation avant 1914, car on peut le considérer comme le premier des matériels d’artillerie de campagne moderne ; il comprenait à la fois un système de recul particulièrement efficace, un mécanisme de culasse mobile rapide et un affût qui lui permettait de soutenir une cadence de tir inconnue jusque-là.

Avant 1914, le 75 constituait une sorte de secret d’Etat ; mais une fois utilisé en opérations, il confirma ses qualités au-delà de toute espérance, au point que l’armée française compta sur la cadence de tir élevée pour pallier les insuffisances de l’artillerie plus lourde à sa disposition.

En 1939, le 75 avait fait son temps. Il était surclassé par des  canons d’artillerie de campagne de conception plus moderne. Les Français en conservèrent cependant encore plus de 4500 sur le front.

D’autres pays  en avaient aussi. La longue liste comprenait les Etats-Unis (qui produisaient leurs propres versions, le M1897 A2 de 75 mm et le M 1897 A4 de 75 mm), la Pologne (Armata Polowa wz 97/17), le  Portugal, de nombreuses colonies françaises, certains pays balkaniques, le Grèce, la Roumanie, l’Irlande et plusieurs autres pays.  Le 75 de 1918 était aussi souvent très différant du 75 de 1939. Les  Américains et les Polonais avaient adopté les affûts biflèches au lieu du timon d’origine, et beaucoup (dont les Français) avaient remplacé les roues à rayon de bois par des roues équipées de pneumatique destinées à la traction motorisée.

Le 75 subit également quelques  autres transformations liées aux différents rôles qu’il dut jouer. Avant 1918, de nombreux tubes de 75 avaient été montés sur des affûts antiaériens rudimentaires, aussi bien statiques que mobiles, et malgré leur valeur restreinte, on en trouvait encore beaucoup en 1939.

On modifia aussi le 75 pour en faire un canon de char,, mais il devait être réservé aux Américains de parfaire cette version lorsqu’ils en armèrent les séries de chars M3 et M4. Dans la confusion des opérations des mois de mai et de juin 1940, des quantités considérables de 75 tombèrent aux mains des Allemands, trop heureux de les utiliser à leurs propres fins sous le nom de FK 231 (f) de 7,5 cm ou, plus communément, FK 97 (f) de 7,5 cm. Beaucoup furent d’abord livrés aux garnisons d’occupation et aux forces de second échelon, tandis que d’autres armèrent ultérieurement les organisations défensives des plages du Mur de l’Atlantique.

Un grand nombre encore fut stocké pour rester disponible en cas de nécessité, ce qui arriva au cours de l’année 1941, quand les Allemands constatèrent que le blindage des chars soviétiques T34/76 résistait à la majorité de leurs armes antichars. Pour combler la brèche le plus rapidement possible, ils « déstockèrent » les 75 en hâte, renforcèrent leur tube en les entourant de colliers et ils les montèrent sur des affûts de canons antichars Pak 36 de 5cm. Ils lui adaptèrent un frein de bouche et fabriquèrent au plus vite une munition perforante spéciale. Ces nouveaux matériels furent expédiés d’urgence sur le front de l’Est, où ils se révélèrent capables de prendre à partie les blindés soviétiques. Les Allemands donnèrent à ce matériel hâtivement improvisé le nom de Pak 97/38 de 7,5 cm.

Caractéristiques

Canon de 75 modèle 1897

Calibre : 75 mm.

Longueur de la pièce : 2,720 m.

Poids : en ordre de route, 1970kg ; en batterie, 1140 kg.

Pointage en hauteur : -11° à +18°.

Pointage en direction : 6°.

Vitisse initiale : 575 m/s.

Portée : 11110 m.

Poids de l’obus : 6,195 kg.

 

Source : l'artillerie de campagne de la IIe Guerre mondiale fascicule n° 50 éditions Atlas