7.5 cm Pak 97/38

Détails

Catégorie : Allemagne-artillerie-antichars

7.5 cm Pak 97/38

Le Pak 97/38 (7,5cm Panzerabwehrkanone 97/38) etait un canon antichar utilisé par la Wehrmacht lors de la Seconde Guerre mondiale. Ce canon était la combinaison  d’un tube de canon français modèle 1897 de 75mm équipé d’un frein de bouche suisse  de type Solothurn monté sur l’affût d’un Pak 5cm allemand.

Historique

Au cours de l’invasion de la Pologne et de la France, la Wehrmacht a capturé des milliers de canons modèle 1897 de 75 mm construits par le fabricant d’armes français Schneider. Ces armes ont été adoptées par l’armée allemande sous les nomenclatures de 7,5 cm FK 97 (p) et les 7,5 cm FK 231 (f) et utilisées comme telles dans un rôle d’artillerie de campagne classique.

 Dans les jours qui suivirent l’invasion allemande de l’Urss en juin 1941, les unités de la Wehrmacht sont confrontées aux nouveaux chars soviétiques, le char moyen T-34 et le char lourd KV-1. Leur épais blindage incliné les rend invulnérables aux projectiles du canon antichar tracté 3,7cm Pak 36. Cette situation conduit à la demande  de mise en service de canons antichars plus puissants capables de les détruire à des distances normales d’engagement.

L’Allemagne avait conduit une étude sur un canon antichar plus puissant, le 7,5cm Pak 40 dont la production avait commencé. Les premières pièces commencèrent à être livrées en novembre 1941, mais en nombre insuffisant pour combler les pertes enregistrées lors des premiers mois du conflit. Il fallut trouver une solution pour palier à ce problème.

L’idée fut d’utiliser le canon de campagne français de 75 mm et le convertir en canon antichar. Mais dans sa configuration d’origine, cette arme était mal adaptée pour la lutte antichar en raison d’une faible vitesse initiale du projectile, d’un débattement limité (6° seulement), d’une absence de suspension adaptée (entraînant une vitesse de déplacement par traction ne pouvant dépasser les10-12 km/h). Pour résoudre le problème du débattement et de la mobilité, il fut décidé de monter le tube du canon de 75 sur l’affût plus moderne du PaK 38. Le canon fut équipé d’un frein de bouche pour adoucir le recul engendré par le départ du coup. La vocation  principale était l’utilisation d’obus HEAT. La perforation des blindages ne dépendait pas de la vitesse de ce type d’obus.

Il est à noter que l’armée américaine grande utilisatrice d’armements d’origine française, a conçu et utilisé brièvement une arme similaire connue sous 75mm Anti-tank gun on Carriage M2A3.

Production

2.854 pièces ont été livrées en 1942, et 858 autres en 1943. 160 tubes de 75 mm ont aussi été installés sur l’affut du 7,5cm Pak 40 en 1943 sous la dénomination de PaK 97/40. Le coût de fabrication d’une pièce était de 9.000 Reichsmarks, contre 12.000 pour un Pak 40. La production fut arrêtée lors que la dotation en pièces antichars plus puissante fut suffisante. 

Emploi

Le Pak 97/38 fut distribué aux unités à l’été 1942. Malgré une efficacité modérée et un recul violent, il est resté en service jusqu’à la fin du conflit.  L’ampleur de la consommation en munitions HEAT illustre de son utilisation intensive :  37.800 obus HEAT en 1942 et 371 600 en 1943. Le 1er Mars 1945, la Wehrmacht avait 145 PaK 97/38 et FK 231 (f) en dotation, mais seulement 14 pièces étaient encore employées par les unités de première ligne. 

Dix tubes avec boucliers ont été montés à titre expérimental sur le châssis du char léger soviétique T-26, donnant naissance au 7,5 сm PaK 97/38 (f) auf Pz.740 (r). Ces canons automoteurs étaient en service dans la 3e compagnie du 563 Panzerjäger abteilung avant d’être remplacés par des Marder III le 1^er mars 1944.

Le canon de 75 mm a également été employé par l’armée finlandaise au cours de la guerre de continuation.  Les Finlandais avaient acheté des canons de 75 mm à la France en 1940, mais ils avaient  été déçus par leurs performances et en 1943, ils sont parvenus à un accord avec l'Allemagne pour une mise aux normes similaire au Pak 97/38. 46 pièces ont été converties en Mars-Juin 1943. . Sept canons ont été perdus au combat, le reste est resté en service après la guerre et a été reformé en 1986.

 Cinq ou six  pièces ont été fournies aux divisions d’infanterie des troisième et quatrième armées roumaines en octobre 1942.

 En 1942, une batterie antichar dotée de six canons  était déployée dans chaque régiment d’artillerie des 9 divisions de la 8^ème armée  italienne. La désignation italienne était Cannone da 75/39.

En novembre 1942, on trouvait 43 Pak 97/38 au sein de la 2^ème armée  hongroise. 

Munitions

Il n’est pas certain que les Allemands aient produit des obus AP pour le Pak 97/38. Des obus AP polonais ont aussi été utilisés mais en quantité limitée.

L'armée finlandaise a utilisé sa production locale d’obus désignés 75 PSA - Vj4 et éventuellement d’anciennes munitions  françaises désignées 75 pspkrv 59/66-ps.  Le 75 PSA - Vj4 avait un pouvoir de pénétration de 92 mm à 300 m, sous un angle d'incidence de 90 °.

 Les projectiles HEAT avaient un pouvoir de pénétration  de 90 mm sous un angle d'incidence de 90 °, soit environ 75 mm à 60 °. 

Résumé

Le PaK 97/38 a été produit à l’aide de tubes capturés et pouvait utiliser des munitions de capture françaises et polonaises. Combinant légèreté, mobilité associé à des performances antichars suffisantes grâce à l’obus HEAT capable de percer le blindage du T-34 dans la plus part des situations et plus difficilement celui du KV-1, il fut considéré comme un canon antichar satisfaisant.

Il présentait cependant des lacunes, en particulier la faible vitesse initiale de ses munitions. Bien que cela n’ait pas d’incidence sur les caractéristiques antichar des munitions HEAT, les performances, lors d’utilisation de munitions AP et classiques étaient insuffisante, en particulier lors de tirs sur des cibles mobiles de petites tailles. Autre inconvénient : sa faible portée d’environ 500 m, même lors d’utilisation de munition HEAT. La pièce enregistrait un fort recul surtout en utilisant des obus AP. De plus, les technologies d’élaboration  des obus HEAT n’étaient pas comparables aux normes actuelles ce qui entraînait des caractéristiques de pénétration assez faibles.

Type : canon antichar

Pays d’origine : Allemagne

Service : 1942-1945

Utilisateur : Allemagne, Finlande, Italie, Roumanie, Hongrie

Conflit : Deuxième Guerre mondiale

Concepteur : Albert Deport, Etienne Sainte-Claire Deville, and Emile Rimailho

Année de production : 1942-1943

Nombre produits : 3 712

Caractéristiques

Poids : ordre de combat,   1 190 kg

            ordre de transport, 1 270 kg

Longueur : 4,75 m

Longueur du canon :  2,58 m L/34.5

                                   2,72 m avec frein de bouche  L/36.3

Largeur : 1,85

Hauteur : 1,05 m

Obus : 75x300 mm R

HE, HEAT, Shrapnel, AP

Calibre : 75 mm

Frein de recul : hydropneumatique

Mobilité : artillerie tractée

Pointage en direction : 60°

Cadence de tir : 10 à 14 coups/mn

Vitesse initiale : 570 m/s

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