Skoda RSO Radschlepper Ost

Détails: Catégorie : Allemagne-camions

Tracteur SKODA RSO TYP 175

Skoda RSO Radschlepper Ost

Le besoin de doter l’armée allemande d’une nouvelle génération de tracteurs d’artillerie est due à plusieurs facteurs. Peu ou prou préparés à affronter la vétusté du réseau routier russe ainsi que les conditions effroyables de la steppe russe où règnent à tour de rôle la boue, la neige et la glace, les stratèges allemands s’aperçoivent rapidement que les tracteurs d’artillerie en service sont inefficaces. Aussi, l’armée allemande demande de nouveaux véhicules spécialement étudiés pour l’Ost-Front. Les semi-chenillés, trop onéreux et coûteux en matériaux stratégiques sont écartés. Hitler ordonne donc que l’on étudie un tracteur devant répondre à la fois aux exigences d’exploitation imposées par la nature des infrastructures et du terrain russe. Deux types de tracteurs sont choisis, l’un chenillé construit en série par la société Steyr et l’autre à roues avec des prototypes proposés par les usines Latil de Suresnes et Skoda en Tchécoslovaquie.

Le modèle retenu est un grand tracteur équipé de roues agricoles pensé dès 1941 par le Dr Ferdinand Porsche. La commande initiale de 1 000 unités prend effet avec le contrat n° 175, sous l’appellation officielle de Radschlepper Ost / Typ. 175.

Il s’agit d'un tracteur à quatre roues motrices dont le diamètre est de 1,50 m et équipées de crampons en acier.

Ce tracteur doté cabine métallique est retenu pour la fabrication en série. Les très grandes roues en métal devaient permettre une meilleure mobilité dans la boue et la neige, mais le résultat est désastreux. L’efficacité est très médiocre dans la neige et dramatique sur sols gelés ou caillouteux. Sur les surfaces glacées, le véhicule était presque impossible à diriger. Sur terrain gras , le poids du tracteur et des roues étroites provoquent une pression au sol élevée propice à une forte tendance à s’embourber. Sur route, les roues entièrement en métalengendrent des vibrations excessives, qui en outre détériorent gravement le revêtement des routes.

Pour la motorisation, deux options furent programmées, dont une concernant une motorisation à injection Diesel, seule celle utilisant de l’essence fut retenue. Le véhicule était propulsé par le moteur à essence à quatre cylindres en ligne refroidi par air de conception propre à Porche et d’une cylindrée de 6023 cm3. En tant que démarreur, un moteur à essence à deux cylindres (la moitié du moteur KdF-Wagen) a été utilisé.

Le développement final et la production ont eu lieu dans l'usine automobile Škoda de Mladá Boleslav, dans ce qui était alors le Protectorat de Bohême et de Moravie . Le RSO a connu ses premiers essais en 1942 et une commande de 200 véhicules a été passée. Sur le terrain, les performances ne répondant pas aux attentes, la commande fut réduite à 100 véhicules seulement.

Face à ce fiasco, Hitler décide que l’on arrête la production du Typ. 175 et que l’on se tourne vers le concept de camions modifiés par l’adjonction d’un train chenillé en lieu et place du pont arrière (Maultier).

Le RSO pesait 7 tonnes et était équipé d'un moteur Skoda 4 cylindres à soupapes en tête de 90 ch. L'autonomie sur route était d'environ 125 km et un équipage de trois hommes était normalement transporté. Le véhicule ne pouvait pas dépasser, à cause des vibrations, les 16 km/h en consommant deux litres de carburant par kilomètre. La cabine dispose de trois places avec une couchette derrière la banquette et le plateau arrière peut accueillir en version sanitaire 8 lits dont 4 suspendus. Aucun document n’atteste de sa présence sur le front russe (un comble) . Seulement quelques exemplaires ont été capturés en Normandie, dans les Ardennes et en Allemagne.

Caractéristiques *

Catégorie : Tracteur d’artillerie

Constructeur : Usine Škoda de Mladá Boleslav

Exemplaires produits : 100 exemplaires

Équipage : 3

Morphologie

Poids : 7 tonnes

Longueur : 6,22 m

Largeur : 2,30 m

Hauteur : 3,06 m

Garde au sol : 0,49 m

Roues : diamètre 1,50 m