SU-122-3

SU-122-3

Mis en service en décembre 1942, le SU-122 reste une solution de fortune développé spis la pression des évènements. Ainsi, ce canon automoteur présente quelques défauts comme un ergonomie très médiocre découlant du fonctionnement complexe et de la taille imposante de son obusier M-30S de 122 mm. Si les directives ne sont pas en faveur de la mise au point d’un tout nouvel engin – seules les améliorations visant à abaisser le coût de fabrication sont encouragées-, les ingénieurs du bureau d’études d’Uralmashzavod planchent toutefois sur un éventuel remplaçant.

En mars 1943, L’usine Uralmashzavod (UTZM ou usine de construction mécanique lourde de l’Oural, implanté à Sverdlovsk) propose de profondément moderniser le SU-122, avec notamment un compartiment de combat totalement revu pour accepter un obusier U-11 , déjà testé sur le prototype du char lourd KV-9 qui aurait dû remplacer le KV-2. Utilisant les mêmes munitions que le M-30S monté sur les engins de série, cette arme , référencé D-11 suite aux modifications apportés pour lui permettre d’intégrer une casemate, se distingue par sa compacité, ce qui dégagerait de la place dans le compartiment de combat. Par ailleurs, son fonctionnement plus simple, notamment grâce à un système de pointage plus perfectionné abandonnant le double mécanisme présent sur le M-30S, ne nécessitait plus l’aide du commandant ou de l’un deux chargeurs pour le tir, réduisant l’équipage à quatre hommes. Désigné SU-122M, ce nouveau canon automoteur voit également le poste du pilote doté d’une nouvelle trappe. En avril 1943, les premiers essais du démonstrateur font néanmoins apparaître de nombreux défauts de conception, comme une mauvaise fiabilité qui découle de la surcharge du châssis du T-34. Par ailleurs, le coût trop élevé de cette variante est en contradiction avec les ordres du GKO. Finalement, aucune suite n’est donné au SU-122M.

Nouvelle tentative

Loin d’abandonner ses projets de modernisation, l’ Uralmashzavod présente un nouveau prototype, désigné SU-122-3 (ou SU-122 III), reprenant comme base le châssis du SU-85, lui-même une extrapolation améliorée du SU-122 premier du nom, ce dernier étant une version modifiée de la plate-forme du T-34. Le but est de standardiser au maximum les composants des différents engins en cours d’assemblage. La casemate est redessinée pour accueillir un obusier modèle D-6, utilisant les mêmes projectiles que le M-30S, encore plus compact que le D-11. Le gain de place significatif améliore alors grandement le volume dévolu à l’équipage et donc son « relatif » confort. En dépit de l’utilisation du mantelet du canon de 85 mm d’origine, l’engin est toujours aussi coûteux et n’apporte rien de plus en termes de puissance de feu. Les essais démontrent également une fiabilité peu convaincre, et , comme pour le SU-122M, le projet du SU-122-M est annulé.

Bilan

Ces échecs conduisent à ordonner l’arrêt de tous les travaux de recherches sur les SU-122. Cependant, en 1944, quelques châssis du SU-100 sont doté de l’obusier M-30S, mais la production, se limite à une poignée d’exemplaire. Il est vrai que la mise en service des ISU-122, armés d’un canon long de 122mm et bien mieux protégés, limite l’intérêt de cette variante.

 

Sources :TnT Trucks &Tanks Hors-série N°18 décembre2004/janvier 2005 T-34 et variantes