30,5cm L/16 auf Selbstfahrlafette Bär

30,5cm L/16 auf Selbstfahrlafette Bär

 

Suite à une demande datant de mai 1942, la firme Krupp propose, le 4 mars 1943, une étude sur un canon automoteur d’assaut lourd armé d’un mortier de 30,5cm. Pesant 120 tonnes, ce Sturmgeschütz a pour mission d’appuyer les Landser au moment d’attaquer les fortifications adverses. Le 10 mai 1943, une proposition technique, désigné Bär (ours) , est faite.

Un mortier de 30,5cm

Monter un mortier long de 16 calibres dans une casemate fermée est le premier défi auquel doivent répondre les ingénieurs de chez Krupp. Effectivement, le poids du tube, avec le mantelet, est de 16,5 tonnes. En outre, le recul est terrifiant, avec une culasse coulissant sur un mètre. D’ailleurs, une trappe est prévue dans le plancher pour permettre à cette dernière de na pas tout défoncer sur son passage.

A cela doivent s’ajouter des forces équivalentes à une poussée de 160 tonnes ! De ce fait, une partie du plancher est articulée de manière à faire socle au moment du tir et ainsi épargner la plate-forme. Ce « monstre » doit aussi cohabiter avec six membres d’équipage (un commandant, un tireur, un pilote, deux chargeurs et un opérateur radio) qui ont à peine la place de se mouvoir dans un habitacle entièrement clos et positionné à l’arrière. L’encombrement est tel que le Bär n’embarque que dix projectiles. Mais il est vrai que ces derniers sont des plus imposants. L’engin peut prendre à partie des cibles situées derrière des obstacles grâce à un tube capable de pointer selon une élévation variant de 0° à + 70°, tandis que le débattement latéral se limite à un arc de cercle de seulement 4° (2° à gauche et à droite). En suite, le mortier de 30,5cm possède deux types de projectiles. D’un poids de 350 kg, l’obus explosif, désigné Sprenggranate, porte au maximum à 10 500 m, et une charge propulsive de 50 kg lui permet d’atteindre le vitesse initiale de 355m/s. Le second obus, un perceur de béton référencé Betongranate, pèse 380 kg et affiche une vélocité de 345 m/s grâce à un gargousse de 35 kg. De façon à faciliter leur manutention par deux pourvoyeurs, un système de chargement assisté est envisagé.

 Châssis

Afin de limier les coûts de développement tout en réduisant le temps de conception, la plate-forme chenillé reprend à son compte quelques composants mécaniques du Panzer v ou du panzer VI Ausf.B  Tiger II, comme la direction Henschel L801, le moteur Maybach HL 230 de 700 chevaux ou la boîte de vitesse AK 7-200 produite par Zahnradfabrik Friedrichshafen, à sept rapports avant et une marche arrière. La vitesse estimée est assez basse, avec 20 km/h. Toutefois, cette puissance demeure insuffisante pour mouvoir les 120 tonnes, et un bloc moteur de 1 050 chevaux, monté en position centrale et doté d’un turbocompresseur, est un temps envisagé. Couplé à une suspension à ressort à lame, le train de roulement se compose de dix galets entrelacés de 800 mm de diamètre destinés à mieux répartir la masse. Afin de réduire la pression au sol, des chenilles d’un mètre de large sont prévues pour le tout-terrain. Le gabarit dépassant les standards ferroviaires en vigueur en Allemagne, un modèle mesurant seulement 500 mm est également disponible. Avec un contact de chenille au sol de 5,9 M

mètres, la pression massique est estimée à 1,02 kg/cm2 . Des valeurs qui auraient permis au 30,5cm L/16 auf Selbstfahrlafette Bär d’afficher un comportement honorable sur relief difficile, d’autant que sa garde au sol de 500 mm aurait repousse le moment où le plancher serait venu toucher les obstacles.

Blindage

Sur les 120 tonnes de l’engin, une grande partie est consacrés à la protection, qui atteint 130 mm pour la superstructure, avec un profil inspiré de celui du Tger II, et 100 mm pour la caisse. Les flancs se contentent pour leur seul part de 80 mm d’acier. Ainsi protégé, le 30,5cm L/16 auf Selbstfahrlafette Bär

 aurait pu faire face à la grande majorité des fronts défensifs ennemis. Par ailleurs, un soin tout particulier est porté à la protection contre les mines, avec un placer épais de 60 mm sur la partie avant zt 30 mm sur la partie arrière. En outre, les 50 mm du toit sont susceptibles de mettre en échec des obus explosifs de 150 mm .

L’abandon du Bär

Bien que prometteur, le projet se heurte à des contingences matérielle. En effet, cet engin moderne utilise nombre de composants en service sur d’autres véhicules, et la mise en fabrication du 30,5cm L/16 auf Selbstfahrlafette Bär

 détournerait une partie des ressources nécessaire à leur assemblage. Finalement, le 10 mais 1943,ce dernier est écarté de la compétition au profit du 38cm RW61 auf Sturmmörser Tiger, un canon d’assaut lourd armé d’un lance-roquette de 38cm. Il est vrai que cette alternative proposée par Altmärkische Kettenwerk GmbH est plus économique tout en étant plus raisonnable avec ses 65 tonnes, car elle reprend des châssis recyclés de panzer VI Auf.E Tiger I.

 

 

 Source : TNT Trucks&tanks hors série N° 25 mars/avril 2017 Les projets fous de la Seconde Guerre mondiale