Char B1
- Détails
- Catégorie : Chars lourds France
Char B1
Les origines du char B remontent aux années qui suivirent la fin de la Première Guerre mondiale. Elles sont dues au général Estienne. Son idée directrice était de mettre au point un char rapide ( se déplaçant à la vitesse d’un camion), armé d’un canon de 75 mm en casemate et d’un armement plus léger en tourelle.
En mars 1927, une commande de trois prototypes dudit char est passée . Ces trois prototypes résultent de l’ assemblage d’éléments mécaniques provenant de diverses firmes. Participent à ce projet, les firmes F.C.M. (Forges et chantiers de la Méditerranée), Schneider, Renault, F.A.M.H (Forges et Aciérie de la Marine Homécourt) et A.M.X (Ateliers de Constructions d’Issy-les-Moulineaux).
Par exemple, la transmission et la suspension étaient fournis par Schneider, tandis que le moteur de 180 cv était fourni par Renault. Pourtant, les différents prototypes différaient quelque peu sur certains points, au niveau de la transmission notamment. Un quatrième prototype propulsé par un moteur Panhard de 120 cv vit également le jour.
Durant ces trois années de tests et de réflections, les prototypes du futur char B subirent de nombreuses modifications ou améliorations de peu d’importance, mais qui concernaient tous les éléments fournis.
L’idée du char B ne faisait pas l’unanimité dans les instances militaires. Ses détracteurs lui reprochaient sa complexité et penchaient vers un char plus léger.
Vers 1930, un modèle intermédiaire voyait enfin le jour et allait devenir le B1. Le char B1 était un char lourd. Ce char était souvent appelé improprement Renault B1, mais Renault n'en était que le plus gros producteur. Le B1 fut développé et produit par un ensemble de sociétés, FAMH, FCM et AMX, travaillant de conserve, sous la direction technique de l'arsenal de Rueil.
Les premiers essais se déroulèrent en 1931 à Mourmelon en Champagne -Ardennes.
A cette époque, la France est engagée dans la conférence de Genève sur le désarmement. Une clause de ces négociations limite le poids des blindés à 25 tonnes. Le char B avec ses 28 tonnes est hors catégorie.
Fiche technique générale des « prototypes » du char B
Poids : 25 tonnes
Equipage : 4 hommes
Moteur : 180 cv
Vitesse sur route : 45 km/h
Carburant : 800 litres (essence)
Blindage : max 25 mm
Armement principal : 1 canon court de 75 mm (possible APX 1897)
Secondaire : 4 mitrailleuses (deux à l’avant et deux en tourelle)
L’évolution du char B donne naissance au char B1 dont on prévoit en 1932 de commander sept exemplaires pour constituer une compagnie d’expérimentation. Les négociations sur la limitation des armements bloquent cette présérie jusqu’en 1934, année où le char B1 est officiellement adopté
En 1932, Il est envisagé, puis décidé, en 1934, de porter le blindage à une épaisseur de 40 mm et de remplacer les mitrailleuses en tourelle par un canon APX court de 47 mm.
Finalement, l’armement du B1 sera composé d’un canon de 75 mm ABS Modèle 29 en casemate et d’une mitrailleuse de caisse. La tourelle APX 1 était équipée d’un canon de 47 mm SA 34 et d’une mitrailleuse de 7,5 mm Châtellerault Modèle 31.
Il avait une vitesse instantanée de 28 km/h pour une masse de 28 tonnes.
Le char B1 est adopté en mars 1934.
Une première commande, notifiée le 6 avril, de 7 exemplaires du char est passée pour constituer avec les prototypes une compagnie d’expérimentation.
Lorsque les négociations sur le désarmement furent rompues en avril 1934, une seconde commande de 20 exemplaires suivie d’une troisième de cinq exemplaires virent s’ajouter à la première.
En 1935, la situation militaire exigea de commencer la production du char en série, tandis que des études étaient poursuivies pour augmenter les performances du char.
Le premier modèle de série est sorti en 1936.
Ces trente-deux engins qui furent livrés en 20 mois (1 1/2 chars tous les trente jours) constituèrent le premier bataillon de chars B1.
Les désordres sociaux de 1936 seront la première cause de la lenteur de production mais aussi les difficultés de fabrication d’un engin complexe dont on n’a jamais envisagé une production en grande série .
Les chars B1 recevront tardivement leur tourelle APX1 et le premier bataillon ne sera opérationnel qu’en janvier 1938.
Le char était motorisé par un Renault 6 cylindres de 250 cv. Le blindage avait une épaisseur de 40 mm maximum.
Le B1 était équipé d’un crochet de remorquage. Une remorque de carburant destinée à accroître l’autonomie fut testée mais non retenue.
L’équipage du B1 est composé comme suit : 4 hommes (chef de char en tourelle, mécanicien pilote pointant le canon par les chenilles avec le « Naeder » , mécanicien aide pilote pourvoyeur et radiotélégraphiste en caisse.
La numérotation s’échelonne de 101 à 135. Le matricule était peint sur l’essieu avant sous le canon de 75 , et sur la porte latérale . Le numéro 101 construit en acier doux ne sera jamais opérationnel et servira à diverses expérimentations telles que des essais de surblindage, de résistance aux mines et finalement de maquette au projet B1 ter.
Les chars B1 furent intégrés à l’armée française entre 1936 et 1937, où ils équipèrent le 37e BCC.
Une partie fut engagée en 1940 à Rethel (sud-ouest Champagne/Ardenne). Les autres rejoignirent la 347e CACC.
Mais alors que les premiers B1 commencèrent à être livrés, l’augmentation de la puissance des canons antichars amena ses concepteurs à réfléchir à un engin dont l’épaisseur de blindage passerait à 60 mm. Cette étude aboutit en janvier 1936 à la commande du B1 Bis, dont la masse atteint trente-deux tonnes contre vingt-huit au B1 avec un moteur de 300 cv au lieu de vingt-huit sur le B1.
Fiche technique du char B1
Dimensions
Longueur : 6, 37 m
Largeur : 2,50 m
Hauteur : 2,79 m
Poids total en ordre de combat : 27 195 kg
Equipage : 4 hommes
Moteur : Renault dit « de 250ch » 6 cylindres 140 x 180 de
16 625 cm »
Puissance : 272 cv réels au régime normal d’utilisation
Boîte de vitesse : 5 + AR
Vitesse sur route : 28 km/h
Autonomie : 8 à 10 heures
Carburant : 400 litres (essence)
Autonomie : 200 km
Franchissement : 2,75 m
Pente : 90 %
Garde au sol : 0,48 m
Voie : 1, 92 m
Blindage : 40 mm maximun
Armement principal
1 canon de 75 mm ABS Modèle 1929 en casemate
1 canon de 47 mm SA 34 en tourelle
Munitions
74 obus de 75mm
50 obus de 47 mm
Armement secondaire
1 mitrailleuse de 7,5 mm en casemate
1 mitrailleuse de 7,5 mm en tourelle
Radio : poste ER 53, tardivement remplacé (début 1940) par un ER 51 modèle 1939
Sources :
Tous les blindés de l’armée française 1914-1940 François Vauvillier Histoire et collections
France 1940 l’armement terrestre Stéphane ferrera Etai
Les engins blindés français 1920-1945 Pierre Touzin volume 1 Collection armes et uniformes
Les matériels de l’armée française 1040 Stéphane Ferrard volume 1 Lavauzelle
GBM n° 107
GBM n° 108
GBM HS n°1 cavalerie mécanique 1940