Churchill AVRE porte fascines
- Détails
- Catégorie : D-DAY Angleterre
Churchill AVRE porte fascines
Historique
L’utilisation de la fascine trouve son origine dans l’histoire antique. Déjà les Romains utilisaient des fagots, lors de leurs attaques, pour combler les fossés entourant les places fortes ennemies et pour pouvoir emmener à pied d’œuvre leurs matériels de siége. Cette pratique est reprise lors des attaques des châteaux forts au Moyen Age. Lors de la Première Guerre mondiale, avec l’apparition des chars sur les champs de bataille, en particulier lors de la bataille de Cambrai en novembre 1917, le besoin de fascines pour combler les fossés et permettre la progression des chars la fait ressortir de l’oubli. Sa mise en œuvre est très simple, la fascine est fixée sur le toit du char et jetée dans le fossé manuellement par des personnels d’accompagnement.
La leçon de Dieppe
Dès la fin de la campagne de FRANCE, Churchill envisage le retour sur le continent des troupes britanniques. Dieppe (19 août 1942) sera le premier test . Hélas, ce test coûtera très cher en hommes et en matériel. Le génie canadien n’avait pu détruire les obstacles et nettoyer la plage, la cause principale était une absence complète de protection face à un ennemi solidement retranché Il apparaît de cet échec une donnée constante. L’infanterie ne peut pas progresser sans l’appui des blindés et les blindés ne peuvent pas avancer sans l’aide du génie qui doit débarrasser les plages des obstacles et le génie ne peut travailler sans couverture. Après le raid, le lieutenant Donovan du Royal Canadian Engineers propose d’utiliser un char aménagé pour transporter les hommes et le matériel de démolition à pied d’œuvre. Il y aurait alors collaboration étroite entre les éléments du génie protégé par un blindé et les chars. L’idée était réaliste. On envisagea l’utilisation pour cette tache du Sherman ou du Ram. En fin de compte, ce fut le Churchill qui fut retenu pour l’épaisseur de son blindage, ses portes latérales utiles en cas d’évacuation d’urgence sous le feu de l’ennemi et son espace intérieur facilement aménageable dans lequel on pouvait ranger de nombreux matériels de démolition , charges, mines, pinces, etc. La mise en place d’un crochet à l’arrière permettait au Churchill de tirer une remorque –traîneau chargée de matériels.
Le Churchill AVRE
Les principales modifications sur le Churchill sont l’armement de la tourelle et la mise en place de nombreux points d’ancrage sur les flancs et l’avant de la caisse servant à la fixation des équipements spéciaux. Le canon traditionnel est remplacé par un mortier d’un calibre de 290 mm (surnommé Petard) tirant un projectile spécial de 18,140 Kg (flying dustbin ou poubelle volante) destiné à détruire un blockhaus, un abri bétonné ou une demeure. La portée de cette arme est de 80 mètres. Le mortier pouvait être rechargé de l’intérieur du char par simple basculement en arrière du tube. Environ 180 Churchill Mk III et Mk IV furent transformés pour les opérations du Débarquement.
Le Churchill AVRE porte fascine
Facile à réaliser et à un coût très faible, la fascine sert à combler les fossés anti chars ou toutes autres coupures bloquant l’avance des chars. Elle est formé de baguettes assemblées en gros fagots de 2 mètres environ de diamètre et place sur un berceau basculant fixé à l’avant du char. La fascine était retenue au blindé par un jeu de câbles qui pouvait être décroché à la main ou rompu à l’aide d’une petite charge explosive dans les situations critiques. La mise en place de la fascine et de son support aveuglait littéralement le pilote. Des essais de conduite furent réalisés avec des épiscopes mais sans succès. On réaménagea le berceau pour la conduite en zone de combats et le guidage du char en hors zone de combat se faisait par un membre de l’équipage debout sur la fascine. L’avantage de ce système résidait dans le fait qu’une fois débarrassé de sa fascine et du support, le char redevenait un char de combat traditionnel. Ce type de blindé fut affecté à la 79e Division de Génie Blindée et réparti dans les 5e, 6e et 42e Armoured Engineer Regiment. L’historique de la division donne une perte de 82 AVRE pour ces 3 régiment durant la période 1944-1945.
Caractéristiques
Semblable à celles du Churchill
Equipage : 5 hommes
Armement : 1 mortier Petar de 25 livres
1 mitrailleuse de 303 Besa
Vitesse : 26 Km/h maxi
Rayon d’action : 140 Km
Poids : environ 39 tonnes, il varie en fonction du type et de la nature de l’équipement mis en œuvre par le Churchill AVRE.
Nota : les côtes des attaches latérales servant à la transformation du modèle ont été relevées sur le Churchill Avre de Graye sur Mer en Normandie.
Sources :
Elles sont nombreuses et en autres,
L’encyclopédie des armes chars spéciaux 19-39-1945 Edition Atlas
Le Jour J Edition Hachette
Tank Edition Princesse
Blindés édition Elsevier
The story of the 79th Armoured Division
Ater the battle spécial Normandie
Model la bataille de Normandie les blindés alliés
Les armes secrètes alliées série connaissance de l’histoire
Normandie – 6 juin - 22 août 1944 Edition Heimdal
Overlord – Jour J - 6 juin 1944 Edition Heimdal
Bataille de Normandie 11 juin – 29 août 1944 Edition Heimdal
Documentation personnelle