Hornisse / Nashorn Sd.Kfz. 164

8,8cm Pak 43 auf Geschützwagen III/IV HORNISSE / NASHORN  Sd.Kfz. 164

Pour contrer la menace représentée par les chars soviétiques, les Allemands fondent beaucoup d’espoir sur leur canon antichar de 8,8cm. Cette pièce est en effet taillée pour le front de l’Est. Aussi puissante soit-elle, elle souffre toute fois d’un handicap de taille, ses mensurations gênent considérablement son déploiement. La seule solution passe par son installation sur un châssis chenillé. En février 1942, les ingénieurs de chez Alkett (Altmärkische Ketten Gmbh), firme située à Berlin, commencent à plancher sur un projet de chasseur de char équipé du Panzerabwehrkanone 43. Les ingénieurs allemands vont alors reprendre à leur compte un autre projet développé par l’usine, celui d’un automoteur équipé d’un 15cm Schwere Feldhaubitze 18 (Sfh 18). Son châssis est en effet suffisamment vaste pour accueillir  le tube de  8,8cm. Pour limiter le coût et les délais de fabrication, les bureaux d’étude Alkett décident d’employer des composants déjà existant. Réutilisant les travaux faits sur les Sturmgeschütze III et IV, la société met au point un châssis hybride avec des composants de Panzer II Ausf .J et de Panzer IV Ausf.D et F. Dans un premier temps, le choix se porte sur la plate-forme, le train de roulement et la suspension à ressort à lame de ce dernier. Trop court, le châssis est rallongé pour pouvoir accueillir la pièce de gros calibre. L’espace entre chacune des roues est ainsi plus grand. Pour ne pas ralentir la production du Panzer IV, des éléments de Panzer  III sont intégrés comme le moteut Maybach HL 120TRM de 300 chevaux, la transmission Zanradfabrik SSG 76 Aphon à six vitesses avant et une marche arrière, la pompe à carburant et les mécanismes de conduite et de direction. Compte tenu de la longueur du tube de 8,8cm, la culasse doit être positionné de l’arrière vers le centre du châssis. Cette nouvelle mouture prend la désignation Alkett de Geschützwagen III/IV. Placé en arrière de la caisse, le compartiment de combat se limite à des plaques de blindage de 10 mm d’épaisseur durcies en surface. Comme sur tous les Panzerjäger, l’habitacle est dépourvu de toit. Une bâche est toutefois prévue en cas d’intempérie. L’accès au poste de combat se fait par l’arrière via deux portes battantes blindées à hauteur de 10 mm. Le commandant prend place à l’arrière gauche, le tireur est installé au centre gauche tandis que le chargeur se positionne à l’arrière droit de la superstructure. Le poste du pilote se trouve logiquement dans la caisse, à l’avant gauche avec le radio à sa droite. Débarrassé de son affût, le Panzerabwehrkanone 43 est greffé dans la superstructure. Pour ne pas trop solliciter le long tube lors des étapes de liaison, un imposante chaise de route en forme de A est installée sur la partie avant de la caisse. En octobre 1942, une maquette grandeur nature est présentée à Hitler. Séduit par le potentiel de l’engin, le Führer lance une commande de 500 exemplaires du 8,8cm Pak43/1 (L/71) auf  Fahrgestell Panzerkampfwagen III/IV (Sf)  ou 8,8cm Pak 43 (L/71) auf Geschützwagen III/IV (Sd.Kfz. 164). L’engin , surnommé Horniss, adopte la dernière version du canon de 8,8cm , le Pak 43/1. L’assemblage débute dans les usines Alkett puis dans celles de la Deutsche-Eisenwerke situées à Tepliz-Schönau lorsqu’Alkett est bombardé en novembre 1943. Les blindages sont fournis par Witkowinter Bergau und Eisenhütten Gewehrchaft. Les premiers hornisse sont livrés en février 1943. Les cadences de production sont relativement lentes, mais il faut préciser que ce chasseur de char est considéré comme un modèle de transition en attendant des engins mieux protégés, à l’instar du redoutable Jagdpanther.

Le 8,8cm Pak 43 (L/71) auf Geschützwagen III/IV ne subit que peu de modifications majeures au cours de sa carrière. Les plus importants concernent l’adoption, courant 1943, d’un bouclier frontal redessiné pour le conducteur et du canon antichar Pak 43/41 pour les modèles de fin de production. Si l’on excepte les variations de pièces, en fonction des livraisons et des stocks disponibles, et l’abandon du phare droit, l’amélioration la plus marquante est la mise en place d’une chaise de route monobloc manipulable depuis l’intérieur du compartiment de combat. Cette pièce était auparavant conçue en deux parties et l’un des membres d’équipage devait s’exposer aux tirs ennemis pour l’abaisser à l’aide d’une sorte de manivelle. Le Sd. Kfz. 164 prend au départ le surnom de Hornisse (Frelon) mais, le 27 janvier 1944, Hitler le rebaptise Nashorn (Rhinocéros), partant du principe que, dorénavant, les surnoms d’insectes devaient être réservés aux canons automoteurs d’artillerie à l’instar du Hummel (Bourdon) ou le la  Wespe (Guêpe).

Caractéristiques

Catégorie : Panzerjäger

Constructeurs : Deutsche-Eisenwerke

Exemplaires produits : 494

Equipage : 4

Poids : 24 tonnes

Longueur : 8,44 m

Largeur : 2,86 m

Hauteur : 2,65 m

Protection

Blindage superstructure

Frontal : 10 mm

Latéral : 10 mm

Blindage châssis

Frontal : 30 mm

Latéral : 20 mm

Blindage masque du canon : 10 mm

Mobilité

Vitesse maximale

Sur route : 40 km/h

Tout terrain : 24 km/h

Autonomie

Sur route : 200 km

Tout terrain : 130 km

Pente : 30°

Obstacle vertical : 0,60 m

Tranchée : 2,30 m

Gué : 1,00 m

Armement

Principal : 8,8cm Pak 43/1 L/71

Munitions : 40 obus

Secondaire : MG-34 de 7,92 mm

Munitions : 600 projectiles

Motorisation

Moteur : Maybach HL 120TRM

Puissance : 300 CV 0 3 000 tr/mn

Radio : Fug Spr f

 

Sources : TNT Trucks & Tank hors-série  Jagdpanzer & Panzerjäger n°2  juin/juillet 2009