Flakpanzer V « Kugelblitz »

Flakpanzer V « Kugelblitz »

Flakpanzer V « Kugelblitz »

Que ce soit sur l’Ostfront avec le Sturmovik équipé d’une baignoire blindée ou sur le front de l’Invasion, les Jabo (P-47, P-51 et Lightnig P-38) mènent la vie dure aux troupes au sol. Divisions blindées et mécanisées, colonnes de ravitaillement ou troupes au sol sont la cible d’avions de plus en plus résistants aux obus de 20mm. La Lufwaffe ayant pratiquement disparu du ciel, ce sont des chars spécialisés les « Flakpanzer » qui assurent la protection des unités au sol. Le Flakpanzer IV «  Wirbelwind » est équipé d’un affût quadruple de 2cm Flakwierling . Si la cadence de tir est excellente, l’obus commence à manquer de puissance. Le Flakpanzer IV « Ostwind » est doté du Flak 43 de 37 mm monotube. La munition est puissante, mais la cadence de tir est faible. Les Allemands cherchent un compromis entre cadence de tir et puissance destructrice de l’obus. 

Pour les ingénieurs allemands, la solution pourrait résider dans l’adaptation d’un châssis de Panzer IV Ausf H et le moderne canon de 30 mm MK103 construit par Rheinmetal-Borsig. Ce canon surnommé « Jaboschreck » équipe les Henschel Hs 129 et les Dornier Do 335 « Pfeil ». Sa cadence de tir est comprise entre 380 et 420 coups/minutes avec une puissance de pénétration de 70 à 100 mm à 300 m. La portée théorique est de 5 700 m.Le canon est redessiné, le tube allongé passe à 2,3m et est renommé en 3cm Flak-Zwilling car son montage est en Doppelflak (version bitube).Ainsi modifié, les ingénieurs ont pour projet de l’installer dans une tourelle modifiée devant équiper les sous-marins U-BOOTE type XXI. Sur le « Kugelblitz » seule la partie supérieure dépasse la superstructure assurant une faible hauteur et augmentant la discrétion de l’engin. La hauteur totale de la tourelle de forme sphérique était de 2300 mm et la hauteur dépassant du châssis de seulement 600 mm. Ainsi, l'installation était assez compacte.  La tourelle pèse 3 500 kg et son installation demande une refonte du châssis dont un nouvel anneau de tourelle d’un diamètre de 1,9 mm. Le dessus de la caisse est redessiné avec un nouveau positionnement des trappes du pilote et du radio. Cette tourelle entre dans le programme de standardisation de la Wehrmacht. Trois hommes prennent place dans la tourelle (deux opérateurs sur les côtés et un chef de pièce au centre arrière). L’accès se fait par une trappe unique. La communication entre le radio/pilote et l’équipe de tir se fait par intercom. Le blindage de la tourelle est de 20 mm. 

Le « Kugelblitz » est un système d’arme révolutionnaire. Mais Rheinmetal envisage début 1945 de remplacer le 3cm par le 3,7 cm Flak-Zwilling 44 pour contrer la protection grandissante des chasseurs bombardiers ennemis.

Cependant des inconnus subsistent sur le comportement d’un tel engin au combat. Le chef de pièce ne dispose que d’un épiscope pour l’acquisition de sa cible. La solution prévue résidait sous réserve de l’utilisation d'un viseur périscopique spécial et d'un télémètre stéréoscopique conçue comme un moyen de guidage. En outre, pour une utilisation sur le  "Kugelblitz", un dispositif mécanique spécial avait été conçu pour accompagner la cible. Il était supposé qu'après que le commandant de bord aurait capturé l'avion ennemi avec une vue et allumé l'appareil, ce dernier serait en mesure de "diriger" les canons vers la cible aérienne.

Selon la conception initiale, l'installation aurait dû fonctionner avec des entraînements mécaniques et deux volants d'inertie, comme sur les canons anti-aériens classiques. Mais les calculs ont montré que la vitesse qui en résultait n'était pas suffisante pour accompagner un avion d'attaque. C'est pourquoi l'institut de recherche aéronautique de Berlin-Adlershof a conçu un entraînement hydraulique permettant la rotation de la tourelle. Dans ce cas, la rotation est effectuée à l’aide d’un joystick spécial, semblable à celui- qui équipe les avion de chasse. En conséquence, une seule personne était désormais requise pour suivre la cible. La vitesse de rotation du « Kugelblitz »se révéla être très élevée 45° par seconde verticalement, et 22° par seconde horizontalement. La dotation était de 1200 projectiles placés dans des caissons spéciaux. L’alimentation se faisait par bande souple. Les douilles et les maillons éjectés tombaient dans des sacs de récupération spécialement conçu à cet effet. 

L’impact du recul et des vibrations des deux canons sur le châssis auraient engendré une usure prématurée de celui-ci. Autre problème, l’évacuation des fumées et gaz de combustions des munitions tirées qui auraient immanquablement été source d’intoxication de l’équipe de tir. La solution préconisée aurait été d’installer pour chaque arme un ventilateur pour éliminer les gaz de combustion lors du tir.

Le châssis du «Panther »  aurait-il été plus adapté pour recevoir cette tourelle ?. Il ne semble pas que cette solution fut retenue par Rheinmetal dont le projet était de modifier le Panzer IV en Flakpanther « Coelian » et « Supercoelian ».