FCM 2C Normandie

FCM 2C Normandie

Les chars, désignés « artillerie spéciales », développés en 1916/17 sont loin de répondre aux attentes des militaires en termes de performances et de puissance de feu. Il est alors demandé un blindé capable de venir à bout de tous points fortifiés ennemis et de s’affranchir sans peine de des obstacles rencontrés sur sa route. Sa mise au point est alors indissociable de l’expérience et des idées du général Estienne surnommé, à juste titre, le « père des chars ». Le futur engin de rupture repose sur une architecture particulièrement novatrice. L’installation en casemate des pièces d’artillerie, classique à l’époque, est ici avantageusement remplacée par une tourelle abritant l’armement principal. Toutefois, le développement du char lourd FCM 2C se heurte à de nombreux problèmes techniques, mais aussi politiques, si bien que la fin de la guerre met un terme à ces tergiversations. Seuls les dix exemplaires, mis en service en 1919, sont terminés et livrés à l’Armée en 1921, plus précisément au groupement lourd stationné à Châteaudun. Le FCM 2C est un engin exceptionnel à plus d’un titre : ses mensurations sont titanesques et il est capable de franchir une tranchée supérieure à 4 m. En septembre 1939, lorsque la guerre éclate, il ne reste plus que 7chars en état de fonctionner. Les 2C sont alors déployés au sein du 51e BCC qui, lui-même dépend de la IIIe Armée. L’unit é est alors dirigée vers Briey, près de Metz, où elle stationne durant le « drôle de guerre ». A la suite de l’offensive allemande du 10 mai 1940, les chars sont regroupés dans les bois au nord de Briey, jusqu’au 12 juin 1940, date à laquelle ils reçoivent un ordre de repli. Direction la gare où ils doivent embarquer. Sur le trajet, deux blindés tombent en panne et les équipages sont obligés de les abandonner après les avoir sabordés. Le 13, un fois transformés en convois ferroviaires, les rescapés prennent la direction de Gondrecourt puis de Dijon. Le convoi est alors bloqué dans une courbe par un train enfeu. Les 2C ne peuvent être déchargés et le commandant de l’unité donne l’ordre de procéder au sabordage des cinq derniers chars. Seul le 99, dont les charges de démolition n’ont pas explosé, survit à cette tragédie militaire. L’engin est alors récupéré et expédié en Allemagne comme monumental trophée de guerre symbolisant la victoire de la Wehrmacht sur l’armée française. Sa trace se perd définitivement dans les années qui suivent.

Les 2C « bon de guerre » du 51e BCL (Bataillon de Chars Lourds) en juin 1940

Numéro  Nom de Baptême  Destruction

             Poitou                  Sabordé sur voie ferrée dans la Meuse le 15                                                                 

                                        Juin 1940 

91        Provence                Sabordé sur voie ferrée dans la Meuse le 15                                                                

                                         Juin 1940 

92        Picardie                  Sabordé à Pienne le 13 juin 1940

93        Alsace                    Sabordé sur voie ferrée dans la Meuse le 15                                                                

                                        Juin 1940 

95        Touraine                 Sabordé à Mainville près de Briey

98        Berry                      Sabordé sur voie ferrée dans la Meuse le 15                                                                

                                         Juin 1940 

99        Champagne             Capturé intact sur voie ferré dans la Meuse    

Caractéristiques

Catégorie : char lourd de rupture

Constructeur : Forges et chantiers de la Méditerranée

Exemplaires produits : 10 dont 7 en service en 1940 

Equipage : 12

Morphologie

Poids

A vide : 68 tonnes

En charge : 70 tonnes

Longueur : 10,27 m

Largeur : 3 m

Hauteur : 3,80 m

Protection

Châssis

Frontal : 45 mm

Latéral : 22mm

Dessus : 13mm

Plancher : 10 mm

Tourelle

Frontal : 35 mm

Latéral : 35 mm

Arrière : 22 

Mobilité

Vitesse maximale

Sur route : 12km/h

Tout terrain : nc

Autonomie

Sur route : 140 km

Tout terrain : nc

Pente : 70%

Obstacle vertical : 1,70 m

Tranchée : 4,25 m

Gué : 1,40 m

Armement

Principal : 1 canon de 75 mm APX 1897

Munitions : 124 obus

Secondaire : 4 mitrailleuses de 8 mm 

Munitions : 9 504 cartouches

Motorisation 

Moteur : 2 Maybach

Type : 2 six cylindres

Cylindrée : 16,95 litres

Puissance/régime moteur : 2 x 250cv

Contenance réservoir : 1 280 litres

Rapport poids/puissance : 7,5 cv/t

Radio : 

 

Sources : TnT Trucks&Tanks N° 37 Les chars français de 1920 à 1946 Février/mars 2021